Des anciennes Stations de Ski qui ont été oubliées …

Saint-Auban, Estenc, Saint-Dalmas-Le-Selvage, Varneige, et Peïra Cava ont été d’anciennes stations de ski en activité, opérationnelles entre 1907 (pour Peïra Cava) et 1989 (pour Saint-Auban).

  1. Saint Auban (Stade de Neige de la Graou)

En 1965, le stade de neige de la Graou était inauguré grâce à l’impulsion de Jean BELLON et de la famille MIGNOT, alors propriétaire du restaurant “Tracastel”. Équipé d’un téléski desservant 3 pistes alpines (verte, rouge et noire), d’un réseau de 40 km de pistes de ski de fond, d’un bâtiment d’accueil, d’un snack, et d’un grand parking, il était une destination prisée.

Cependant, à la fin des années 80, l’enneigement aléatoire impacta sa rentabilité, tandis que le téléski, obsolète, ne répondait plus aux normes en vigueur, nécessitant des investissements coûteux. Exploitée jusqu’en 1989, la station ferma officiellement ses portes en 1990. Pendant des années, le téléski fut laissé à l’abandon.

En 2019, des intempéries causèrent des dommages, et en juin 2023, 33 ans après son arrêt, le téléski rouillé disparut du paysage. Neuf entreprises de remontées mécaniques des Alpes du Sud, soutenues par le syndicat Domaines Skiables de France et l’équipe Force 06 du département des Alpes-Maritimes, intervinrent bénévolement pour démanteler l’installation.

2. Saint-Dalmas-Le-Selvage

Depuis le début des années 70 jusqu’aux années 80, Saint-Dalmas a été une station de ski alpin. Cependant, en raison du manque de neige et d’une situation financière précaire, la municipalité a été contrainte de fermer le site.

Au fil des ans, la station s’est réorientée vers des activités telles que le ski de randonnée, le ski de fond et la pratique des raquettes. Une large piste, probablement de niveau bleu, menait vers le col d’Anelle, tandis qu’une autre, peut-être classée en noir, suivait probablement le cours du ruisseau de l’Adret. Ces transformations ont reflété une adaptation intelligente aux conditions changeantes de la région.

3. Estenc

Malgré la modestie du hameau d’Estenc, sa position au pied du col de la Cayolle a favorisé le développement de divers établissements touristiques tels que le Relais de la Cayolle (hôtel-restaurant) et deux colonies de vacances.

Dans les années 60, la commune d’Entraunes a pris l’initiative de faire construire un téléski débrayable de type B20 fourni par POMA à Estenc.

En 1978, des travaux de terrassement ont été entrepris le long de la ligne du téléski et au nord pour faciliter l’accès à une piste qui surplombe le petit lac d’Estenc.

Cependant, en raison de son manque de rentabilité et des coûts d’exploitation élevés pour la commune, le téléski a été abandonné quelques années plus tard (vers 1983). Près de trente ans plus tard, peu de choses ont changé, à l’exception des arbres qui ont envahi les pylônes. Même en 2022, le câble était toujours en place.

4. Varneige

Au début des années 1960, des entrepreneurs de la ville de Saint-Raphaël sur la côte varoise, inspirés par le succès de l’Audibergue, décident d’équiper la montagne de Lachens, culminant à 1714 mètres à la frontière entre le Var et les Alpes-Maritimes. Leur projet se concrétise modestement avec l’inauguration de deux téléskis à pinces fixes desservant trois courtes pistes en 1965, accompagnée de la construction d’un chalet-restaurant

Quelques années plus tard, le chalet-restaurant est agrandi, donnant naissance à un hôtel sur trois niveaux.

Malgré des débuts prometteurs avec des hivers où neige et soleil sont au rendez-vous, la station connaît rapidement des difficultés. L’accès via une route montagneuse raide et étroite se révèle problématique, avec des voitures chargées à bloc partageant l’espace avec des cars scolaires et des camions-citernes … Plus tard, un drame frappe Varneige lorsque l’entrepreneur chargé du fonctionnement de la station décède dans un accident de plongée.

Les malheurs s’accumulent avec les effets du dérèglement climatique, privant le malicieusement nommé “Varneige” de ses flocons. Les pistes restent ouvertes quelques hivers avant que les infrastructures ne se dégradent. La station ferme ses portes en 1970, et l’hôtel, laissé à l’abandon, est finalement racheté par le Conseil Général pour être démoli le 21 septembre 2012.

5. Peïra Cava

Première station de sports d’hiver du département, Peïra-Cava a connu une renommée internationale au début du XXe siècle, attirant des personnalités telles que Maurice Chevalier, Marlène Dietrich, Robert Hossein, et le peintre russe Marc Chagall, qui a réalisé deux tableaux du village en 1931. Dès 1909, la station organisait le concours de la « Quinzaine de Peïra Cava », comprenant des épreuves de luge, patinage de vitesse, hockey sur glace, et saut à ski sur les pentes des Granges du Lac. Des concours internationaux de ski de fond étaient également au programme. En 1945, malgré les retards dus à la Seconde Guerre mondiale, une piste de ski alpin était déboisée sur le flanc ouest de la cime de Peïra Cava, équipée d’un télésiège biplace inauguré en 1963. Un téléski de 300 mètres de long, appelé « du Lac », sera ajouté plus tard de l’autre côté de la route.

À son apogée, la station comprenait trois pistes de ski. Cependant, le départ des militaires après la Seconde Guerre mondiale marqua le début d’une période de déclin pour le village de montagne. Les commerces ont fermé, et les hôtels ont cédé la place à des colonies de vacances. Face à la concurrence de stations plus vastes et mieux équipées comme Valberg, Auron, ou Isola 2000, l’exploitation du télésiège a définitivement cessé à la fin des années 80 et a été démonté en 1990. Quant au téléski du Lac, il a été démantelé beaucoup plus tard, en 2012 ou 2013.

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